La genèse

Conçu en 1867, le houari marseillais est un voilier avant-gardiste. Très large, le plus souvent à fond plat et à voûte arrière ronde, il est extrêmement toilé et porte un gréement houari dont le pic particulièrement serré contre le mât, annonce la voilure bermudienne. Cette jauge open limitait uniquement la longueur de quille et comprenait 3 classes produisant des bateaux de 6, 9 et 13 m de longueur de pont. C’est à cette dernière classe, la plus prestigieuse, qu’appartenait le Ville de Marseille. Le choix de reconstruire ce bateau plutôt qu’un autre n’est pas anodin; les dimensions de la grande classe des houaris paraît essentiel pour un usage riche, autant pour les marins que pour des amateurs qui pourront découvrir la navigation sur ce voilier d’exception.  D’autre part, si il ne reste que peu très peu de plans de houaris dans les archives, la revue le Yacht en avait édité un du Ville de Marseille au début du 20ème siècle. Le dessin de ce bateau y apparaît particulièrement intéressant et avant gardiste, laissant deviner l’intérêt que représente sa reconstruction…

Un coup d’oeil sur la modélisation par ordinateur des plans publiés dans la revue Le Yacht en 1870 permet d’apprécier l’aspect novateur de ce bateau et l’audace de ses constructeurs. Cet esprit libre anime de la même énergie la reconstruction du Ville de Marseille au travers de réflexions et d’engagements développés dans une pensée de Recherche & Développement : des technologies innovantes au service des techniques traditionnelles du charpentier de marine.

Dans cet esprit la reconstruction à l’identique du Ville de Marseille s’appuiera sur la pertinence d’un renouveau de la construction bois au regard des impacts écologiques générés, l’écoresponsabilité appliquée dès la conception par le choix de matériaux bio-sourcés, l’apport des technologies de simulation, dans l’analyse des performances et des écoulements de fluide sur la coque et la voilure, fournira des données dynamiques qui permettront de quantifier les efforts et contraintes mis en jeu.

Bertrand Collette, Marc Frilet, Marc Valentin et Georges Seimandi sont à l’origine de l’incroyable projet de reconstruction du Ville de Marseille, avec comme objectif de faire naviguer ce dernier durant l’année accueillant les JO à Marseille. S’appuyant sur la totale réussite de la reconstruction du houari Alcyon 1871, dont le succès pour ces qualités marines et ses performance lui a valu un formidable accueil du  grand public et de la presse spécialisée et généraliste, ce nouveau projet de reconstruction du Ville de Marseille affiche un potentiel incomparable. Il sera piloté à travers l’association «Reconstruire le grand houari Ville de Marseille» et s’appuiera sur les compétences et l’engagement de nombreux partenaires locaux, institutionnels, entreprises et particuliers…

Alcyon 1871, le petit frère
Fidèle réplique du houari Marseillais Alcyon, reconstruit à l’identique par Edith et Marc Frilet dans le chantier naval de Daniel Scotto, est le gage de la faisabilité du projet, et de l’intérêt qui lui est porté. 150 ans après l’original, Alcyon régate à nouveau en Méditerranée…

Le chantier de construction sera confié à une équipe de charpentiers de marine autour de Daniel Scotto constructeur d’ Alcyon 1871 et actif dans l’élaboration du projet en collaboration avec l’association et Eric Jean architecte naval

Le chantier du Ville de Marseille s’inscrit dans une démarche d’intérêt général, en supportant la préservation de notre patrimoine maritime et professionnel, ainsi que la dynamique économique régionale au travers notamment  de la filière de bois locale, de la formation professionnelle, de la recherche universitaire…

Ainsi le choix des bois de construction se fera en partenariat avec la filière bois de la région pour développer une sylviculture en lien avec l’industrie nautique.

Fort de l’engagement de Daniel Scotto dans la transmission des savoirs faire et la formation professionnelle, le chantier engagera des apprentis en formations aux métiers de charpentier de marine aux côtés de constructeurs confirmés, et s’inscrira comme un projet phare de formation régionale autour des métiers de la construction navale classique associée aux technologies nouvelles.